Risque de burnout : le droit peut-il aider ?

Lorsqu'une entreprise supprime des postes, ceux qui restent doivent absorber la charge de travail supplémentaire. Leur risque d'épuisement professionnel augmente.

Les personnes concernées ne communiquent que rarement les premiers signes de burnout. En particulier lorsque l'entreprise est en proie à des turbulences, elles ont peur d'être considérées comme peu résistantes au stress. L'ironie du burnout est qu'il touche souvent des collaborateurs* extrêmement engagés et très exigeants envers eux-mêmes.

Si tu constates que tu es peut-être menacé de burnout, ton premier interlocuteur (en plus de ta famille et de tes amis) devrait être un médecin - une personne qui peut évaluer de manière professionnelle ce qui est concrètement nécessaire pour ton rétablissement, par exemple :

  • adaptation du mode de vie plus de temps de récupération
  • congé de maladie
  • prescription de médicaments

Mais des questions de droit du travail surgissent aussi régulièrement. Nous avons rassemblé quelques exemples à ton intention.

Dois-je informer mon employeur ?

Si tu l'informes de tes problèmes de santé, ton* employeur doit prendre des mesures pour que tu ailles mieux. Les employeurs ont en effet un devoir d'assistance et de protection de la santé. Si aucune mesure n'est prise, tu peux - après une mise en demeure infructueuse - quitter ton travail dans certaines circonstances. Tu peux en outre contester un éventuel licenciement comme étant abusif s'il n'est intervenu que parce que tu as demandé de l'aide.

Le licenciement est également abusif s'il est motivé par un manque de performance qui n'est apparu que parce que les mesures de protection de la santé n'étaient pas suffisantes. Un* employeur ne sera toutefois pas responsable des conséquences de l'atteinte à la santé s'il est prouvé qu'il n'était pas au courant que l'employé* allait mal. Cela signifie qu'il vaut la peine d'aborder le sujet de ta santé.

Quelles sont les mesures possibles ?

Le Secrétariat d'État à l'économie a rédigé une fiche d'information sur laquelle sont consignées différentes mesures de prévention du burnout. Elle contient des conseils concrets et précieux pour les cadres.

L'organisation et la répartition du travail jouent un rôle particulier. Les objectifs et les priorités doivent être réalistes. Si nécessaire, il incombe aux employeurs* d'engager d'autres collaborateurs et de veiller à un climat de travail positif, par exemple par la médiation, la conciliation, des séminaires d'équipe, etc.

En tant qu'employé(e), tu n'es tenu(e) d'effectuer des heures supplémentaires que dans la mesure où tu peux les effectuer de manière réaliste et où elles peuvent être raisonnablement exigées de toi en toute bonne foi. En cas de risque d'épuisement professionnel, les deux parties doivent se demander dans quelle mesure les heures supplémentaires sont encore acceptables et s'il ne vaut pas mieux procéder à une réduction continue des crédits de temps existants.

Si la raison de ton surmenage est un manque de compétences professionnelles, une formation continue peut t'aider. D'un point de vue juridique, il faut vérifier au cas par cas si un employeur doit prendre en charge les coûts correspondants.

Dois-je démissionner ?

En règle générale, tu ne devrais démissionner que si tu as déjà un nouvel emploi. Si tu es atteint d'une maladie telle que le burnout, tu devrais réfléchir particulièrement bien si tu veux vraiment démissionner toi-même, car dans le nouvel emploi, il n'y aura à nouveau une protection contre le licenciement qu'après la fin de la période d'essai.

Si tu veux tout de même démissionner de ton propre chef, tu ne devrais le faire que lorsque ton médecin a confirmé que la poursuite des rapports de travail n'est plus acceptable.

Nos membres peuvent s'adresser gratuitement à l'équipe de notre service de conseil juridique chez Employés Suisse afin d'obtenir un soutien dans une situation difficile.

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