Postes à faible taux – qu’est-ce que cela signifie pour mes assurances sociales ?

Beaucoup de jeunes mamans ne veulent plus travailler à temps plein après la naissance de leur premier enfant. Elles souhaitent de la flexibilité, pouvoir choisir leurs mandats. Pour rester bien assurées, elles doivent connaître les conséquences sur leurs assurances sociales.

Je viens d’avoir mon premier enfant et j’ai quitté mon emploi à temps plein. Je ne peux m’imaginer travailler prochainement à 80 ou 100 %. Je pense plutôt chercher des postes à petits taux, en tant qu’indépendante ou en temps partiel, peu importe.

Notre revenu principal est celui de mon conjoint qui est médecin. Nous pouvons vivre correctement avec son salaire. Je ne souhaiterais pas être désavantagée parce que je travaille à un petit pourcentage. A quoi devrais-je faire attention en matière d’assurances sociales ?

Martha W.

Un peu compliqué : l’assurance-accidents

Tant qu’elle perçoit une allocation de maternité, Martha est assurée contre les accidents. Dès que l’allocation prend fin, elle doit s’assurer d’être couverte par une assurance-accidents. Cette couverture dépend de plusieurs facteurs :

  • Si Martha est employée, elle est assurée contre les accidents professionnels pendant la durée de son contrat de travail et 31 jours au-delà.
  • Elle est également couverte en cas d’accident non-professionnel, si elle travaille au moins 8 heures par semaine.
  • Si Martha est au chômage et s’est inscrite à l’assurance-chômage, elle est automatiquement assurée contre les accidents.
  • Si elle travaille en tant qu’indépendante ou ne travaille pas, sans s’inscrire au chômage, elle doit contracter elle-même une assurance-accidents. Elle peut par exemple inclure la couverture des accidents auprès de sa caisse-maladie.

L’assurance-maladie reste identique

Par principe, l’assurance-maladie est identique pour toutes les personnes, indépendamment du fait qu’elles soient employées, indépendantes ou au chômage. En tant que membre d’Employés Suisse, Martha peut bénéficier d’un rabais sur les primes d’assurances complémentaires auprès de plusieurs caisses-maladie .

Prolongation de l’assurance indemnités journalières

Ayant été employée, Martha dispose éventuellement d’une assurance d’indemnités journalières qu’elle peut alors décider de prolonger de manière facultative. Si elle travaille en tant qu’indépendante, elle peut également conclure facultativement une assurance d’indemnités journalières. Elle devrait évaluer si cela en vaut réellement la peine si elle ne travaille qu’à un petit pourcentage.

Bien réfléchir : s’inscrire au chômage

Si Martha s’inscrit au chômage, elle doit être prête à chercher et à accepter un nouvel emploi. Elle doit bien réfléchir si c’est ce qu’elle souhaite réellement. Autrement, elle aura meilleur temps de ne pas s’inscrire au chômage.

Pour la famille de Martha, il peut être intéressant que son partenaire améliore sa couverture d'assurance en cas de chômage ou d'incapacité de travail. De cette manière, la famille évite le risque que son revenu ne s’élève soudainement plus qu’à 80 % du salaire du conjoint de Martha.

Premier pilier assuré

Martha n’a pas à se préoccuper de son premier pilier (AVS). En exerçant l’autorité parental, elle bénéficie de bonifications pour tâches éducatives jusqu’à ce que son enfant ait atteint l’âge de 16 ans. Les bonifications équivalent aux années de cotisation.

Il est possible que son revenu moyen déterminant, sur lequel est basé le calcul de sa future rente, baisse. Les bonifications pour tâches éducatives se montent à 42 660 francs. Dans ce cas, il serait avantageux pour Martha de marier son conjoint et de rester mariée avec lui jusqu’à la retraite. 

Si elle travaille à petits taux, Martha et ses employeur-euse-s peuvent décider s’ils renoncent aux cotisations AVS, ce qui est possible si le revenu n’excède pas 2300 francs par année civile et par employeur.

Le deuxième pilier s’étoffe

En tant qu’employée, Martha peut cotiser au deuxième pilier si son revenu total excède 25 095 francs par an. Le cas échéant, elle doit informer son employeur-euse.

Elle peut aussi attendre et combler ses lacunes de prévoyance plus tard au travers de rachats dans le deuxième pilier. En règle générale, le plus tôt on rachète, le moins cela coûte. De toute manière, étoffer son deuxième pilier est toujours une bonne idée.

Troisième pilier comme sécurité supplémentaire

Au moyen d’un troisième pilier, Martha peut améliorer sa sécurité financière. Cette option lui convient car il est probable que moins de cotisations seront versés dans son premier et deuxième pilier.

Pierre Derivaz, juriste chez Employés Suisse

Auteur-e

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